Aller au contenu

Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rant contre elle, comme lorsqu’il était petit ; mais, c’est bien ma race que je vais servir là-bas… Et Thérèse… elle est si délicieuse : elle m’aime tant ! Elle aurait voulu faire tous les sacrifices, ne pas m’en demander un seul. Elle veut que je vous dise qu’elle vous aurait été la plus tendre, la plus dévouée des filles, mais jamais, ses parents ne consentiront à la laisser ici. Il faut donc que je parte… Je ne puis pas lui déchirer le cœur…

— S’il vous fallait marcher au combat… à la mort… vous laisseriez-vous arrêter par la pensée de sa douleur, de tout ce qu’elle souffrirait ?… Ni son amour, ni son désespoir, ne vous retiendrait. Vous partiriez !… Aujourd’hui, la guerre est finie. C’est à l’obscur, à l’incessant combat contre les misérables difficultés de l’existence qu’il faut tout sacrifier… La survivance de notre race est à ce prix.