Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/62

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Madame d’Autrée, étendue sur sa chaise longue, se répétait qu’il lui fallait trouver du courage, quand sa fille entra, radieuse, un léger panier entre les mains.

— Devinez ce que j’ai là, dit-elle, se penchant sur sa mère.

Madame d’Autrée écarta les larges feuilles qui couvraient le panier.

— Des bluets déjà ! fit-elle, et si beaux.

— Oui, des bluets — petits fruits très bons, dit Champlain, dans ses voyages. — C’est Monsieur de Tilly qui me l’a appris. C’est lui qui a cueilli ces beaux bluets.

Madame d’Autrée en prit avec plaisir.

— Monsieur de Tilly n’aurait pas dû se donner cette peine, dit-elle, se recouchant sur ses coussins. J’espère qu’il ne s’est pas fatigué. J’espère qu’il ne souffre plus de ses blessures.

— Si vous le voyiez ; il marche d’un pas ferme… il a l’air bien moins faible.