Cet étalage de larmes, ces phrases théâtrales m’ont refroidie. Son chagrin dans son humble vérité m’aurait bien plus touchée.
Pour ce pauvre garçon, emporté d’une façon si terrible, ma pitié reste intense, mais c’est moins à lui que je pense qu’à l’au delà.
Ce monde invisible où, d’un moment à l’autre, nous pouvons être jetés, qu’en savons-nous ?… De l’univers, où notre terre n’est qu’un atome, qu’est-ce que les plus grands savants connaissent ?
Là-dessus je viens de lire des paroles de Pasteur que je veux garder. À une séance de l’Académie, parlant de l’accord du principe fondamental de la foi et des conceptions scientifiques les plus hautes, Pasteur disait :
« Au delà de cette voûte étoilée, qu’y a-t-il ? De nouveaux cieux étoilés. Soit. Et au delà ?… Il ne sert de rien de répondre : Au delà sont des espaces, des temps et des grandeurs sans limites… Nul ne comprend ces paroles. Celui qui proclame l’existence de l’Infini, et nul ne peut y échapper, accumule dans cette affirmation plus de surnaturel qu’il n’y en a dans tous les miracles de toutes les religions, car la notion de l’Infini a le double caractère de s’imposer et d’être incompréhensible. »