J’ai fait lire ces lignes à M. Osborne que j’ai rencontré. Il est resté un peu songeur et m’a dit :
— Il y a des moments où je donnerais tout ce que je possède pour un petit grain de foi solide. Mais comment croire ?
« Truth is a gem which loves the deep. »[1]
— Pauvre protestant perdu sur la mer sans rivages du libre examen, lui ai-je dit avec compassion.
Nous avons parlé de notre situation de passant, de cet océan de mystère qui nous entoure.
— Vous autres, catholiques, vous croyez votre planche plus solide que celle des autres, m’a-t-il dit.
Et craignant probablement de m’avoir blessée, il a ajouté :
— Comme vous avez l’esprit sérieux. Il n’est pas ordinaire, il n’est pas naturel à la jeunesse de creuser ces graves pensées. Heureusement, cette forte impression va se dissiper.
« Ne seras-tu plus jamais gaie ? m’a dit mon père en me rencontrant ce matin. Ton sourire et ton rire me manquent affreusement… Ta tristesse songeuse m’inquiète. »
- ↑ La vérité est une perle qui aime l’abime