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la France. Les sauvages en pleurs reconduisirent les Français jusqu’au vaisseau en les suppliant de revenir.

De Monts avait englouti à Port-Royal une grande partie de sa fortune. Ses mécomptes l’avaient dégoûté de l’Acadie et quand le roi, mieux inspiré, lui rendit le privilège de la traite, il passa tous ses droits à son associé Poutrincourt.

Celui-ci déploya une activité, une intelligence admirable. Au mois de mai 1610, il débarquait à Port-Royal avec une petite colonie. Le lendemain de son arrivée, Poutrincourt, dit Lescarbot, mit une partie de ses gens en besogne au labourage de la terre. Louis Hébert n’avait pas hésité à revenir. Ce fut probablement lui qui dirigea les travaux, car quelques pages plus loin, l’historien ajoute que « Poutrincourt sema du blé et planta des vignes avec l’aide de M. Louis Hébert très entendu à la culture ».


* * *


Poutrincourt savait vouloir. Aucun obstacle ne le rebutait. S’il souffrait cruellement d’être entravé par la pénurie de ses ressources, il ne se décourageait point.

Mais à Paris, des personnages influents s’unirent contre lui. Au lieu de l’aider à affermir Port-Royal, on forma une société pour fonder un autre établissement en Acadie.