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PHYSIONOMIES DE SAINTS

« C’est faire beaucoup, dit l’Imitation, que d’aimer beaucoup ; c’est faire beaucoup que de bien faire ce que l’on fait ».

La vie de sainte Zite est une magnifique illustration de cette vérité profonde.

Grâce à ses pauvres et bons parents, dès sa petite enfance, elle comprit que le grand devoir comme le grand bonheur de la créature c’est de plaire à Dieu.

« Cela plaît à Dieu, cela déplaît à Dieu », lui disait Bonissima, sa très pieuse mère.

Toute l’éducation de Zite se fit avec ces mots. Elle n’eut jamais besoin d’autre défense, d’autre encouragement et, plus sage que bien des personnes avancées dans la vie, elle n’attendit point, pour servir Dieu, d’avoir à faire de grandes choses.

Encore enfant, elle aidait sa mère dans son pauvre ménage ou, un petit panier de fruits au bras, suivait son père au marché de Lucques.

Plus tard, afin de soulager ses parents, elle leur proposa d’aller à Lucques gagner sa vie, et elle entra comme servante dans la noble famille des Fatinelli.

Renfermant tous les désirs de son cœur dans le bon plaisir de Dieu, elle accepta avec amour la vie cachée, la dure dépendance, le travail incessant. Pour servir Dieu, elle ne désira point d’avoir plus de liberté, plus de loisir, mais, de toute l’énergie de son âme et avec une intention très pure, elle s’appliqua à remplir parfaitement ses devoirs de servante, et c’est cette fidélité humble et auguste qui l’a fait mettre sur les autels.

Dieu n’a que faire de l’éclat de nos œuvres. C’est une vérité fort ancienne, mais les anciennes vérités toujours oubliées sont bonnes à dire.

« Ne regardez pas à la substance des choses que vous faites, disait saint François de Sales, mais à l’honneur qu’elles ont, si chétives qu’elles soient, d’être voulues de Dieu ».

Toute la valeur de nos œuvres vient de là. D’après les saints, le plus sublime des anges se porterait aussi