me basilique où dix-huit mille lampes brûlaient et, ouvrant les bras, se prosterna sur le tombeau du pêcheur.
Catherine avait modestement regagné sa ville natale. Elle n’assista donc pas à l’entrée triomphale du Pontife. Cependant, dans l’une des fresques du Vatican, Raphaël a représenté la vierge de Sienne aux côtés de Grégoire XI et cette fresque qui suffirait à immortaliser le retour de la Papauté est, en un sens, d’une rigoureuse vérité historique. Le retour d’Avignon fut vraiment l’œuvre de Catherine.
Rentrée dans sa pauvre demeure, la sainte reprit ses occupations ordinaires. De ses mains honorées des stigmates sacrés, elle ne dédaignait pas de faire la lessive, de pétrir le pain, de préparer les repas, ni de rendre aux malades les plus humbles services.
Florence s’étant de nouveau révoltée, Grégoire XI y envoya Catherine. Reçue avec enthousiasme par les partisans de la paix, elle courut pourtant les plus grands dangers.
Les factieux, fous de rage, la cherchèrent pour la tuer. Sa tranquille assurance devant les épées levées sur sa tête lui sauva la vie et elle fit rentrer Florence dans l’obéissance. La sainte ramena également dans le devoir les populations de Lucques, de Sienne, d’Arezzo et de plusieurs autres villes des états du pape.
Catherine avait dans le Sang du Christ une confiance ardente, profonde, absolument sans bornes. Aucun saint ne l’a jamais dépassée dans le culte spécial qu’elle rendait à ce sang adorable, prix de notre rédemption.
« Ce Sang, disait-elle, a été répandu avec un si grand feu d’amour, qu’il devrait attirer à lui tous les cœurs… Ô précieux et glorieux Sang de l’Agneau immolé, vous êtes devenu pour nous un bain… Pourquoi craindrions-nous ? quelle comparaison possible y a-t-il entre nos iniquités et la valeur infinie de ce Sang qui a