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SAINTE CATHERINE DE SIENNE

été répandu pour les expier ?… C’est dans ce Sang que se lavent les souillures de nos âmes, c’est dans ce Sang que l’âme trouve la beauté ; l’âme doit donc s’y plonger ».

« Pauvres misérables chrétiens que nous sommes, écrivait encore l’admirable Sainte, pourquoi notre cœur si froid, si plein d’amour-propre, ne s’applique-t-il pas à contempler cet adorable feu d’amour qui s’échappe des plaies du Sauveur ?… Qui sera assez aveugle, assez insensible, pour ne pas prendre le vase de son cœur et pour ne pas aller avec amour au côté de Jésus crucifié, d’où ce Sang coula en abondance. Dans ce Sang vous trouverez la miséricorde, dans ce Sang le feu, dans ce Sang la compassion. C’est le Sang qui expie nos fautes, le Sang qui détruit notre dureté, le Sang qui rend douces les choses amères et légers les pesants fardeaux ».

« Que rien ne vous paraisse dur, écrit-elle à l’un de ses disciples, tout s’adoucit dans le Précieux Sang… Pourquoi ne pas considérer le Sang répandu avec tant d’ardeur, tant d’amour, pour accomplir les ordres que le Père a donnés à son Fils unique ? Le doux Jésus n’a pas discuté la volonté du Père et ses convenances. Il n’a pas dit : « Mon Père, trouvez-moi un moyen qui m’épargne les souffrances et je vous obéirai ». Non seulement il ne l’a pas dit, mais, transporté, enivré d’amour, il a couru à la mort honteuse de la croix. Son Sang, il l’a donné pour tous et il a pleuré sur l’aveuglement de ceux qui n’en voudraient point profiter, car il nous aime d’un amour ineffable. S’il ne nous avait pas tant aimés, il n’aurait pas payé pour nous un si grand prix ».

Trois siècles avant Marguerite-Marie, elle écrivait : « Dans son côté ouvert, découvrez l’amour de son cœur, car tout ce que Jésus-Christ a fait pour nous lui a été inspiré par l’amour de son cœur. Allons au grand refuge de sa charité, à la plaie de son côté blessé où il nous révélera le secret de son cœur et nous fera comprendre que les souffrances de sa Passion, nécessairement finies, ne lui ont pas permis de nous prouver