cher, est toujours dans l’inquiétude que son mari, qui est parti le matin pour son travail, ne soit pris ou tué et que jamais elle ne le revoie. C’est ce qui est cause que la plupart des habitants sont pauvres, les Iroquois tuant le bétail, empêchant quelquefois de faire les récoltes et brûlant les maisons, et les pillant, lorsqu’ils en ont l’occasion. »
À son arrivée à Québec, au mois d’août 1661, le gouverneur-général d’Avaugour trouva la colonie à toute extrémité. Mais le traité des Pyrénées avait rendu la paix à la France. M. D’Avaugour jugea le moment favorable pour obtenir du renfort, et il résolut de députer en France un homme connaissant bien le pays, la situation, et capable d’en parler de manière à convaincre, à émouvoir.
fit échouer à marée basse entre deux rochers qui forment le sentier conduisant à cette habitation. Il y envoya deux de sa compagnie pour découvrir s’il n’y avait point d’Iroquois. La porte étant ouverte, l’un d’eux y entra et y trouva quatre-vingts Iroquois en embuscade, qui le tuèrent et courant après l’autre, le prirent vif après qu’il se fût bien défendu. Ces barbares allèrent ensuite assiéger la chaloupe où il n’y avait plus que cinq Français, qui se défendirent jusqu’à la mort. M. de Lauzon qu’ils ne voulaient pas tuer, afin de l’emmener vif en leur pays, se défendit jusqu’au dernier soupir. On lui trouva les bras tout meurtris et hachés de coups qu’on lui avait donnés pour lui faire mettre bas les armes ; cependant il ne se laissa pas vaincre et jamais ils ne le purent prendre. Après sa mort, ils lui coupèrent la tête, qu’ils emportèrent dans leur pays. Ainsi furent massacrés nos sept Français ; mais ils tuèrent un bien plus grand nombre d’Iroquois dont on trouva les ossements lorsqu’on alla lever les corps des nôtres, leurs gens ayant brûlé les corps des leurs selon leur coutume et laissé entiers ceux de nos Français. » (Lettres de Marie de l’Incarnation)