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silhouettes canadiennes

trouvai si touchée et si changée, dit-elle dans ses mémoires, que je ne me reconnaissais plus… Dès ce moment, je quittai tous mes petits amusements, et me retirai d’avec le monde pour me donner au service de Dieu. »

Fort jolie, elle avait aimé les toilettes fraîches, élégantes ; mais à partir de ce jour, elle ne voulut plus porter et ne porta plus, dans la suite, que des habits très simples, de couleur brune ou noire, sans ornements superflus.

Son premier soin fut de faire une confession extraordinaire. Avec la plus véhémente contrition, elle accusa ses désirs de paraître, ses fautes de vanité. Elle n’en avait pas de plus graves et, toute sa vie, elle ne cessa de les déplorer.

L’énergie qu’elle mit au travail de sa perfection ne devait pas faiblir. « Son attrait dominant, ou plutôt l’occupation habituelle de son esprit et de son cœur, était de s’unir aux dispositions très saintes dont la Vierge avait animé toutes ses actions, lorsqu’elle était sur la terre : pratique sanctifiante à laquelle elle fut constamment fidèle et qu’elle laissa aux vierges chrétiennes, dont elle devint plus tard l’institutrice et la mère, comme la base et le fondement de toute la perfection de leur institut. »[1]

Dès lors se révélait l’admirable générosité dont Marguerite devait donner tant de preuves. Sa jeune âme ardente

  1. M. Faillon.