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— Je vous excuse en faveur de votre intention. Et il ajouta. — Oh ! les dures et cruelles paroles ! — Vous vous abusez étrangement. Jamais je ne serai catholique. Comment osez-vous me parler de ce que vous appelez vos espérances ?

Comme si je pouvais lui cacher toujours le vœu le plus ardent de mon cœur ! Mais non, il ne veut pas que je lui en parle jamais. — Et quand vous serez ma femme, a-t-il dit, ne m’obligez pas à vous le défendre. — Soit. Je ne lui en parlerai pas. Ce n’est pas sur ce que je pourrais lui dire que je compte.

Ô mon Dieu, vous aurez pitié de lui. Vous éclairerez cette âme, une des plus généreuses que vous ayez créées. Je vous le demande au nom de Jésus-Christ, faites-moi souffrir tout ce qu’il vous plaira, mais donnez-lui la foi sans laquelle il est impossible de vous plaire. Hélas ! qui sait jusqu’à quel point les préjugés de l’éducation première aveuglent les âmes les plus droites et les plus nobles ? »

Le même jour Thérèse recevait de M. Douglas la lettre suivante :

« Je vous ai fait de la peine et j’en suis bien malheureux. Comme vous avez dû me trouver rude et dur ! Je vous en prie, pardonnez-moi, parce que je vous aime. Si vous saviez ce que je sentis quand je vous vis presque craintive devant moi ! J’aurais voulu me mettre à genoux pour vous demander pardon. En voyant vos larmes prêtes à couler, je me sauvai comme fou.

Ma Thérèse, j’aimerais mieux mourir cent fois