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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/106

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qu’on la rapportera à l’une ou à l’autre. Si on la fait consister à conserver les perceptions, elle n’a, avant l’usage des signes d’institution, qu’un exercice qui ne dépend pas de nous ; & elle n’en a point du tout, si on la fait consister à conserver les signes mêmes.

§. 45. Tant que l’imagination, la contemplation & la mémoire n’ont point d’exercice, ou que les deux premières n’en ont qu’un dont on n’est pas maître ; on ne peut disposer soi-même de son attention. En effet, comment en disposeroit-on, puisque l’ame n’a point encore d’opération à son pouvoir ? Elle ne va donc d’un objet à l’autre, qu’autant qu’elle est entraînée par la force de l’impression que les choses font sur elle.

§. 46. Mais, aussitôt qu’un homme commence à attacher des idées à des signes qu’il a lui-même choisis, on voit se former en lui la mémoire. Celle-ci acquise, il commence à disposer par lui-même de son imagination, & à lui donner un nouvel