Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/132

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en sont la preuve. Peut-être même leur analyse ne paroît-elle si éloignée de celle qu’on pourroit employer dans les autres sciences, que parce que les signes en sont particuliers à la géométrie. Quoi qu’il en soit, analyser, n’est, selon moi, qu’une opération qui résulte du concours des précédentes. Elle ne consiste qu’à composer & décomposer nos idées pour en faire différentes comparaisons, & pour découvrir, par ce moyen, les rapports qu’elles ont entre elles, & les nouvelles idées qu’elles peuvent produire. Cette analyse est le vrai secret des découvertes, parce qu’elle nous fait toujours remonter à l’origine des choses. Elle a cet avantage qu’elle n’offre jamais que peu d’idées à la fois, & toujours dans la gradation la plus simple. Elle est ennemie des principes vagues, & de tout ce qui peut être contraire à l’exactitude & à la précision. Ce n’est point avec le secours des propositions générales qu’elle cherche la vérité, mais toujours par une espèce de calcul, c’est-à-dire,