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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/15

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ix
Introduction

est : nous sommes comme des enfans qui s’imaginent qu’au bout d’une plaine ils vont toucher le ciel avec la main.

Seroit-il donc inutile de lire les philosophes ? Mais qui pourroit se flatter de réussir mieux que tant de génies qui ont fait l’admiration de leur siècle, s’il ne les étudie au moins dans la vue de profiter de leurs fautes ? Il est essentiel, pour quiconque veut faire par lui-même des progrès dans la recherche de la vérité, de connoître les méprises de ceux qui ont cru lui en ouvrir la carrière. L’expérience du philosophe, comme celle du pilote, est la connoissance des écueils où les autres ont échoué ; &, sans cette connoissance, il n’est point de boussole qui puisse le guider.