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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/16

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Introduction

Ce ne seroit pas assez de découvrir les erreurs des philosophes, si l’on n’en pénétroit les causes : il faudroit même remonter d’une cause à l’autre, & parvenir jusqu’à la première. Car il y en a une qui doit être la même pour tous ceux qui s’égarent, & qui est comme un point unique où commencent tous les chemins qui mènent à l’erreur. Peut-être qu’alors, à côté de ce point, on en verroit un autre, où commence l’unique chemin qui conduit à la vérité.

Notre premier objet, celui que nous ne devons jamais perdre de vue, c’est l’étude de l’esprit humain : non pour en découvrir la nature, mais pour en connoître les opérations ; observer avec quel art elles se combi-