Aller au contenu

Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
xviii
Introduction

idées[1] : mais parce qu’il s’en est apperçu trop tard[2], il n’a traité que dans son troisième livre une matière qui devoit être l’objet du second. S’il eût pu prendre sur lui de recommencer son ouvrage, on a lieu de conjecturer qu’il eût beaucoup mieux développé les ressorts de l’entendement humain. Pour ne l’avoir pas fait, il a passé trop légèrement sur l’origine de nos connoissances, & c’est la partie qu’il a le moins approfondie. Il suppose, par exemple, qu’aussitôt que l’ame reçoit des idées par les sens, elle peut à son gré les répéter, les composer, les

  1. L. III. ch. VIII. § I.
  2. J’avoue (dit-il l. III. ch. IX. §. 21.) que lorsque je commençai cet ouvrage, & longtemps après, il ne me vint nullement dans l’esprit qu’il fût nécessaire de faire aucune réflexion sur les mots.