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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/25

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Introduction

unir ensemble avec une variété infinie, & en faire toutes sortes de notions complexes. Mais il est constant que dans l’enfance nous avons éprouvé des sensations, longtemps avant d’en sçavoir tirer des idées. Ainsi, l’ame n’ayant pas dès le premier instant l’exercice de toutes ses opérations, il étoit essentiel, pour développer mieux l’origine de nos connoissances, de montrer comment elle acquiert cet exercice, & quel en est le progrès. Il ne paroît pas que Locke y ait pensé, ni que personne lui en ait fait le reproche, ou ait essayé de suppléer à cette partie de son ouvrage. Peut-être même que le dessein d’expliquer la génération des opérations de l’ame, en les faisant naître d’une simple perception,