Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/246

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notion les idées qui distinguent les différentes espèces d’animaux, l’usage fournit ordinairement des termes propres à rendre notre pensée d’une maniere abrégée.

§. 3. Mais il faut remarquer que c’est moins par rapport à la nature des choses, que par rapport à la maniere dont nous les connoissons, que nous en déterminons les genres & les espèces, ou, pour parler un langage plus familier, que nous les distribuons dans les classes subordonnées les unes aux autres. Si nous avions la vue assez perçante pour découvrir dans les objets un plus grand nombre de propriétés, nous appercevrions bien-tôt des différences entre ceux qui nous paroissent le plus conformes, & nous pourrions en conséquence les soudiviser en de nouvelles classes. Quoique, différentes portions d’un même métail soient, par exemple, semblables par les qualités que nous leur connoissons, il ne s’ensuit pas qu’elles le soient par celles qui nous restent à connoître. Si nous savions en faire