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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/49

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obscures & confuses. Ce langage ne doit point passer parmi des philosophes, qui ne sçauroient mettre trop d’exactitude dans leurs expressions. Si vous trouvez qu’un portrait ressemble obscurément & confusément ; développez cette pensée, & vous verrez qu’il est, par quelques endroits, conforme à l’original, & que, par d’autres, il ne l’est point. Il en est de même de chacune de nos perceptions : ce qu’elles renferment est clair & distinct ; & ce qu’on leur suppose d’obscur & de confus ne leur appartient en aucune manière. On ne peut pas dire d’elles, comme d’un portrait, qu’elles ne ressemblent qu’en partie. Chacune est si simple, que tout ce qui auroit avec elles quelque rapport d’égalité leur seroit égal en tout. C’est pourquoi j’avertis que, dans mon langage, avoir des idées claires & distinctes, ce sera, pour parler plus brièvement, avoir des idées ; & avoir des idées obscures & confuses, ce sera n’en point avoir.

§. 14. ce qui nous fait croire que