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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/54

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CHAPITRE PREMIER.

De la perception, de la conscience, de l’attention, & de la réminiscence.

§. 1. La perception, ou l’impression occasionnée dans l’ame par l’action des sens, est la première opération de l’entendement. L’idée en est telle qu’on ne peut l’acquérir par aucun discours. La seule réflexion sur ce que nous éprouvons, quand nous sommes affectés de quelque sensation, peut la fournir.

§. 2. Les objets agiroient inutilement sur les sens, & l’ame n’en prendroit jamais connoissance, si elle n’en avoit pas perception. Ainsi le premier & le moindre dégré de connoissance, c’est d’appercevoir.

§. 3. Mais, puisque la perception ne vient qu’à la suite des impressions qui se font sur les sens, il est certain que ce premier dégré de connoissance doit avoir plus ou moins d’étendue, selon qu’on est