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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/69

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§. 15. lorsque les objets attirent notre attention, les perceptions qu’ils occasionnent en nous se lient avec le sentiment de notre être & avec tout ce qui peut y avoir quelque rapport. De-là il arrive que non seulement la conscience nous donne connoissance de nos perceptions ; mais encore, si elles se répètent, elle nous avertit souvent que nous les avons déjà eues ; & nous les fait connoître comme étant à nous, ou comme affectant, malgré leur variété & leur succession, un être qui est constamment le même nous. La conscience, considérée par rapport à ces nouveaux effets, est une nouvelle opération qui nous sert à chaque instant, & qui est le fondement de l’expérience. Sans elle, chaque moment de la vie nous paroîtroit le premier de notre existence, & notre connoissance ne s’étendroit jamais au-delà d’une première perception. Je la nommerai réminiscence.

Il est évident que, si la liaison qui est entre les perceptions que j’éprouve