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CHAPITRE VI.

Comparaison de la déclamation chantante & de la déclamation simple.

§. 57. Notre déclamation admet, de temps en temps, des intervalles aussi distincts que le chant. Si on ne les altéroit qu’autant qu’il seroit nécessaire pour les apprécier, ils n’en paroîtroient pas moins naturels, & l’on pourroit les noter. Je crois même que le goût & l’oreille font préférer au bon comédien les sons harmoniques, toutes les fois qu’ils ne contrarient point trop notre prononciation ordinaire. C’est sans doute pour ces sortes de sons que Molière avoit imaginé des notes[1]. Mais le projet de noter le reste de la déclamation est impossible ; car les inflexions de la voix

  1. Refl. Crit. T. III. Sect. XVIII.