Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/148

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CHAPITRE X.

Continuation de la même matière.

§. 102. Il n’étoit pas possible d’imaginer des noms pour chaque objet particulier ; il fut donc nécessaire d’avoir de bonne heure des termes généraux. Mais avec quelle adresse ne fallut-il pas saisir les circonstances, pour s’assurer que chacun formoit les mêmes abstractions, & donnoit les mêmes noms aux mêmes idées ? Qu’on lise des ouvrages sur des matières abstraites ; on verra qu’aujourd’hui même il n’est pas aisé d’y réussir.

Pour comprendre dans quel ordre les termes abstraits ont été imaginés, il suffit d’observer l’ordre des notions générales. L’origine & les progrès sont les mêmes de part & d’autre. Je veux dire que, s’il est constant que les notions les plus générales viennent des idées que nous