Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/268

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avoir commencé par les plus simples, nous nous éleverions insensiblement aux plus composés, et nous nous ferions une suite de connoissances qui dépendroient si fort les unes des autres, qu’on ne pourroit arriver aux plus éloignées que par celles qui les auroient précédées.

§. 29. Les autres sciences, qui sont également à la portée de l’esprit humain, n’ont pour principes que des idées simples, qui nous viennent par sensation et par réflexion. Pour en acquérir les notions complexes, nous n’avons, comme dans les mathématiques, d’autre moyen, que de réunir les idées simples en différentes collections. Il y faut donc suivre le même ordre dans le progrès des idées, et apporter la même précaution dans le choix des signes.

Bien des préjugés s’opposent à cette conduite : mais voici le moyen que j’ai imaginé pour s’en garantir.

C’est dans l’enfance que nous nous sommes imbus des préjugés qui retardent les progrès de nos connoissances,