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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/277

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§. 35. Il y a encore une différence entre la méthode de Descartes et celle que j’essaye d’établir. Selon lui, il faut commencer par définir les choses, et regarder les définitions comme des principes propres à en faire découvrir les propriétés. Je crois au contraire qu’il faut commencer par chercher les propriétés, et il me paroît que c’est avec fondement. Si les notions, que nous sommes capables d’acquérir, ne sont, comme je l’ai fait voir, que différentes collections d’idées simples, que l’expérience nous a fait rassembler sous certains noms ; il est bien plus naturel de les former, en cherchant les idées dans le même ordre que l’expérience les donne, que de commencer par les définitions, pour déduire ensuite les différentes propriétés des choses.

§. 36. Par ce détail on voit que l’ordre qu’on doit suivre dans la recherche de la vérité, est le même que j’ai déjà eu occasion d’indiquer, en parlant de l’analyse. Il consiste à remonter à l’origine