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Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 2.djvu/286

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§. 41. On reconnoîtroit facilement ses défauts, si on pouvoit remarquer que les plus grands hommes en ont eu de semblables. Les philosophes auroient suppléé à l’impuissance où nous sommes, pour la plûpart, de nous étudier nous-mêmes, s’ils nous avoient laissé l’histoire des progrès de leur esprit. Descartes l’a fait, et c’est une des grandes obligations que nous lui ayons. Au lieu d’attaquer directement les scholastiques, il représente le tems où il étoit dans les mêmes préjugés, il ne cache point les obstacles qu’il a eus à surmonter pour s’en dépouiller, il donne les règles d’une méthode beaucoup plus simple qu’aucune de celles qui avoient été en usage jusqu’à lui, laisse entrevoir les découvertes qu’il croit avoir faites, et prépare par cette adresse les esprits à recevoir les nouvelles opinions qu’il se proposoit d’établir[1]. Je crois que cette

  1. Voyez sa Méthode