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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/287

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aux ressources que la mer pourroit lui fournir, transportons ses terres au milieu d’un immense désert, de toutes parts sablonneux et aride.

D’abord, comme nous l’avons remarqué, elle a peu de besoins. Vêtue d’écorces d’arbres ou de peaux grossièrement cousues, sans commodités, sans savoir même qu’elle en manque, elle couche sur la paille ; elle ne connoît pas l’usage du vin ; elle n’a pour nourriture que des grains, des légumes, le lait et la chair de ses troupeaux. Seulement elle n’est exposée ni à souffrir de la faim, ni à souffrir des injures de l’air, et cela lui suffit.

Dans les commencemens, peu nombreuse par rapport au pays qu’elle habite, il lui est facile de proportionner ses productions à ses consommations. Car, par les denrées dont l’échange se fait au marché, elle jugera de l’espèce et de la quantité de celles qui se consomment, et elle emploiera les terres en conséquence.