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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/288

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Quand on aura saisi cette proportion, la peuplade subsistera dans l’abondance, puisqu’elle aura tout ce qu’il faut à ses besoins ; et, tant que cette abondance pourra se concilier avec un plus grand nombre d’habitans, la population croîtra. C’est une chose de fait que les hommes multiplient toutes les fois que les pères sont assurés de la subsistance de leurs enfans.

Je suppose, que dans le pays qu’habite notre peuplade, chaque homme, en travaillant, peut subsister du produit d’un arpent, et ne peut subsister à moins. Or elle a dix millions d’arpens propres à la culture. La population pourra donc croître jusqu’à dix millions d’habitans ; et, parvenue à ce nombre, elle ne croîtra plus.

Elle ne s’est accrue à ce point que parce que les hommes ont continué de vivre dans leur première grossièreté, et qu’ils ne se sont pas fait de nouveaux besoins.