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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/347

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liberté pleine, entière et permanente.

Qu’on me permette de supposer, pour un moment, que toutes de se conduire les nations de l’Europe se conduisent d’après ces principes qu’elles ne connoîtront peut-être jamais.

Dans cette supposition, chacune acquerroit des richesses réelles et solides, et leurs richesses respectives seroient en raison de la fertilité du sol et de l’industrie des habitans.

Elles commerceroient entre elles avec une liberté entière ; et, dans ce commerce, qui feroit circuler le surabondant, elles trouveroient chacune leur avantage.

Toutes également occupées, elles sentiroient le besoin qu’elles ont les unes des autres. Elles ne songeroient point à s’enlever mutuellement leurs manufactures ou leur trafic : il leur suffiroit à chacune de travailler, et d’avoir un travail à échanger. Que nous importe, par exemple, qu’une certaine espèce