Aller au contenu

Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/572

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au grand mouvement qui se faisoit dans le commerce, on se confirmoit tous les jours dans la maxime qu’un état n’est puissant qu’autant qu’il est riche, et qu’il n’est riche qu’autant qu’il fait le trafic. Ce n’est pas que je blâme le trafic. Je pense qu’il faut laisser faire à un peuple tout ce à quoi il se croit propre. Le gouvernement n’a rien à prescrire à cet égard. Il ne doit point encourager exclusivement le trafic, pas même l’agriculture. Toute sa protection se borne à observer ce qui se fait, à laisser faire, à lever les obstacles et à maintenir l’ordre. Que les campagnes ne soient point foulées, elles se peupleront avec une surabondance qui refluera dans les villes pour les remplir d’artisans, et dans les ports pour les remplir de matelots. Alors tout sera mis en valeur par une industrie qui se portera à tout, et la nation sera véritablement puissante.