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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/573

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Mais faut-il, pour ne pas fouler les campagnes, ôter tous les impôts ? Non sans doute. Car ce sont les terres qui doivent payer les charges, puisqu’elles seules peuvent payer. Les artisans et les marchands, comme nous l’avons remarqué, quelque taxe qu’on mette sur eux, ne payent jamais, parce que s’ils travaillent, ils se font rembourser, et s’ils ne travaillent pas, ils mendient. En un [p159] mot, de quelque manière qu’on s’y prenne pour les faire contribuer, ce sont toujours les propriétaires qui payent pour les salariés, puisque ce sont les propriétaires qui payent les salaires : nous l’avons déjà dit. Il faut donc mettre des impôts sur les terres : il faut accorder à l’industrie toute liberté, et il ne faut laisser naître aucun des abus que nous avons observés dans les gouvernements. Tous ces abus s’étoient introduits plus ou moins parmi les nations de l’Asie ; et lorsqu’elles ôtoient toute liberté