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Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/78

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Dans cette position, il est impossible que chacun puisse pourvoir par lui-même à tout ce qui lui est nécessaire. Le colon, occupé de la culture de ses champs, n’aura pas le loisir de faire un habit, de bâtir une maison, de forger des armes, et il n’en aura pas le talent, parce que ces choses demandent des connoissances et une adresse qu’il n’a pas.

Il se formera donc plusieurs classes. Outre celle des colons, il y aura celle des tailleurs, celle des architectes, celle des armuriers. Les trois dernières ne sauroient subsister par elles-mêmes. C’est la première qui pourvoira à leur subsistance, et elle fournira de plus la matière première des arts.

Quand je distingue quatre classes, c’est parce qu’il faut choisir un nombre. Il peut, et il doit même y en avoir beaucoup plus. Elles se multiplieront à proportion que les arts naîtront et feront des progrès.