Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/79

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Toutes les classes, occupées chacune de leurs besoins, concourent à l’envi à augmenter la masse des richesses, ou l’abondance des choses qui ont une valeur. Car, si nous avons vu que les richesses premières consistent uniquement dans les productions de la terre, nous avons vu aussi que ces productions n’ont une valeur, et que leur abondance n’est une richesse, qu’autant qu’elles sont utiles, ou qu’elles servent à quelques-uns de nos besoins.

C’est le colon qui fournit toutes les matières premières. Mais telle matière première, qui, entre ses mains, seroit inutile et sans valeur, devient utile et acquiert une valeur, lorsque l’artisan a trouvé le moyen de la faire servir aux usages de la société.

A chaque art qui commence, à chaque progrès qu’il fait, le colon acquiert donc une richesse nouvelle, puisqu’il trouve une valeur dans une production qui auparavant n’en avoit pas.

Cette production, mise