Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/113

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Pour qu’elle ſe trompe dans ſon jugement, il ſuffit que nous nous propoſons de lui faire ſentir continuellement la même odeur. Il eſt vrai que ſon imagination y peut quelquefois ſuppléer : mais ce n’eſt que dans les occaſions, où les deſirs ſont violens ; encore même n’y réuſſit-elle pas toujours.Peut-être encore de l’impoſſible. Peut-être pourroit-elle, d’après ſes jugemens d’habitude, ſe faire auſſi quelque idée de l’impoſſible. Accoutumée à perdre une maniere d’être, auſſitôt qu’elle en acquiert une nouvelle, il eſt impoſſible, ſuivant ſa maniere de concevoir,