Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/226

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toute entiere ; ou l’attention continue encore de ſe porter au ſentiment fondamental des autres parties. Dans le premier cas, notre Statue ne ſauroit ſe repréſenter un intervalle entre ſa tête & ſes pieds ; car elle ne remarque point ce qui les ſépare. Dans le ſecond, elle ne le peut pas davantage ; puiſque le ſentiment fondamental ne donne aucune idée d’étendue. Dans cet état, la Statue n’a point d’idée de mouvement. J’agite ſon bras, & ſon moi reçoit une nouvelle modification : acquerra-t-elle donc une idée de mouvement ? Non, ſans doute, car elle ne ſait pas encore qu’elle a un bras, qu’il occupe un lieu, ni qu’il en