Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/265

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que la défiance ne la quittera plus.

Circonſtances où la crainte l’auroit entierement étouffé. Si même au premier inſtant nous l’avions placée dans un lieu, où elle n’eût pu ſe mouvoir ſans s’expoſer à des douleurs vives, le mouvement auroit ceſſé d’être un plaiſir pour elle ; elle fût demeurée immobile, & ne ſe fût jamais élevée à aucune connoiſſance des objets extérieurs. Crainte qui donne occaſion à une ſorte d’induſtrie. Mais ſi nous veillons ſur elle, pour qu’elle n’éprouve que de légeres douleurs, & que ces douleurs ſoient même encore aſſez rares ; alors elle deſirera de ſe mouvoir, & ce deſir ſera ſeulement accompagné