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Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/35

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De jouiſſance & de ſouffrance.§. 2. Dès cet inſtant elle commence à jouir ou à ſouffrir : car ſi la capacité de ſentir eſt toute entiere à une odeur agréable, c’eſt jouiſſance ; & ſi elle eſt toute entiere à une odeur déſagréable, c’eſt ſouffrance.

Mais ſans pouvoir former des déſirs.§. 3. Mais notre Statue n’a encore aucune idée des différens changemens, qu’elle pourra eſſuyer. Elle eſt donc bien, ſans ſouhaiter d’être mieux ; ou mal, ſans ſouhaiter d’être bien. La ſouffrance ne peut pas plus lui faire déſirer un bien qu’elle ne connoît pas, que la jouiſſance lui faire craindre un mal qu’elle ne connoît pas davantage. Par conſéquent, quelque