Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome I.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deſagréable que ſoit la premiere Senſation, le fut-elle au point de bleſſer l’organe & d’être une douleur violente, elle ne ſauroit donner lieu au deſir.

Si la ſouffrance eſt en nous toujours accompagnée du déſir de ne pas ſouffrir, il ne peut pas en être de même de cette Statue. La douleur eſt avant le déſir d’un état différent, & elle n’occaſionne en nous ce déſir, que parce que cet état nous eſt déjà connu. L’habitude que nous avons contractée de la regarder comme une choſe, ſans laquelle nous avons été, & ſans laquelle nous pouvons être en-