Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/12

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de ces ſens, conduiſons-la dans un parterre ſemé de fleurs ; auſſi-tôt toutes ſes habitudes ſe renouvellent, & elle ſe croit toutes les odeurs qu’elle ſent. Elle n’imagine pas quelle peut être la cauſe de ces Senſations. étonnée de ſe trouver ce qu’elle a ceſſé d’être depuis ſi long-tems, elle n’en ſauroit encore ſoupçonner la cauſe. Elle ignore qu’elle vient de recevoir un nouvel organe ; & ſi le tact lui a appris qu’il y a des objets palpables, il ne lui apprend pas encore qu’aucun d’eux ſoit le principe des ſentimens que nous venons de lui rendre.

Elle en juge au contraire d’après l’habitude où elle a été de les regarder comme des manieres