Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

réveil, quelle eſt ſa ſurpriſe de retrouver l’aſtre, qu’elle croyoit s’être éteint pour jamais. Elle doute qu’il ait diſparu ; & elle ne ſait que penſer du ſpectacle qui lui a ſuccédé.

Bientôt ces révolutions lui paroiſſent naturelles. Cependant, ces révolutions ſont trop fréquentes, pour ne pas diſſiper enfin ſes doutes. Elle juge que le ſoleil paroîtra & diſparoîtra encore, parce qu’elle a remarqué qu’il a paru & diſparu pluſieurs fois ; & elle porte ce jugement avec d’autant plus de confiance, qu’il a toujours été confirmé par l’événement. La ſucceſſion des jours & des nuits devient donc à ſon égard une choſe toute naturelle. Ainſi