Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/164

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mais elle vit dans un degré bien foible, & qui n’ajoute à l’exiſtence que le moins qu’il eſt poſſible. Difficiles à ſatiſfaire. Changeons la ſcene, & ſuppoſons que la Statue ait des obſtacles à ſurmonter, pour obtenir la poſſeſſion de ce qu’elle deſire. Alors les beſoins ſubſiſtent longtems avant d’être ſoulagés. Le malaiſe, foible dans ſon origine, devient inſenſiblement plus vif ; il ſe change en inquiétude, il ſe termine quelquefois à la douleur. Tant que l’inquiétude eſt légere, le deſir a peu de force : la Statue ſe ſent peu preſſée de jouir : une Senſation vive peut la diſtraire & ſuſpendre ſa peine.