Aller au contenu

Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

y remarque de qualités propres à la lui faire reconnoître. à la vérité elle en jugera quelquefois à la premiere impreſſion qu’elle ſentira, en y portant la main. Mais elle y ſera ſi ſouvent trompée, qu’elle s’appercevra bientôt que, pour éviter toute mépriſe, elle eſt obligée de ſe rappeler l’idée la plus diſtincte que le tact lui en a donnée ; de ſe dire, la roſe differe de l’œillet, parce qu’elle a telle forme, tel tiſſu, etc. Or, ces jugemens étant en grand nombre, il ne lui eſt plus poſſible de les répéter tous, au moment qu’elle ſent cette fleur. Au lieu donc de ſentir les qualités palpables dans l’odeur,