Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/241

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D’un homme qui ſe ſouviendroit d’avoir reçu ſucceſſivement l’uſage de ſes ſens.

En ſuppoſant que notre Statue ſe ſouvînt de l’ordre dans lequel les ſens lui ont été accordés ; il ſuffiroit de la faire réfléchir ſur elle-même, pour remettre ſous les yeux les principales vérités que nous avons démontrées.

La Statue compare l’état où elle eſt à celui où elle étoit, quand elle ne connoiſſoit rien hors d’elle. Que ſuis-je, diroit-elle, & qu’ai-je été ? Qu’eſt-ce que ces ſons, ces odeurs, ces ſaveurs, ces couleurs, que j’ai pris ſucceſſivement pour mes manieres d’être, &