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Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/260

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J’étudie les fruits, & tout ce qui eſt propre à me nourrir ; je cherche les moyens de m’en procurer la jouiſſance : j’étudie les animaux, j’obſerve ceux qui peuvent me nuire, j’apprends à me garantir de leurs coups : enfin j’étudie tout ce qui flatte ma curioſité : je me fais, ſelon mes paſſions, des regles pour juger de la bonté & de la beauté des choſes. Tantôt je prends des précautions que je crois néceſſaires à mon bonheur ; tantôt j’invite les objets à y travailler eux-mêmes : & il me ſemble que je ne ſuis entourée que d’êtres amis ou ennemis. Inſtruite par l’expérience, j’examine, je délibere