Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/273

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que nous avons à jouir. Autant de beſoins, autant de jouiſſances différentes ; autant de degrés dans le beſoin, autant de degrés dans la jouiſſance. Voilà le germe de tout ce que nous ſommes, la ſource de notre malheur ou de notre bonheur. Obſerver l’influence de ce principe, c’eſt donc le ſeul moyen de nous étudier nous-mêmes.

L’hiſtoire des facultés de notre Statue rend ſenſible le progrès de toutes ces choſes. Lorſqu’elle étoit bornée au ſentiment fondamental, une Senſation uniforme étoit tout ſon être, toute ſa connoiſſance, tout ſon plaiſir. En lui donnant ſucceſſivement