Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/272

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autant de nouvelles jouiſſances.

Il faut raiſonner de même ſur tous les autres ſens & ſur toutes les opérations de l’ame. Car nous jouiſſons non-ſeulement par la vue, l’ouie, le goût, l’odorat, le toucher ; nous jouiſſons encore par la mémoire, l’imagination, la réflexion, les paſſions, l’eſpérance, en un mot, par toutes nos facultés. Mais ces principes n’ont pas la même activité chez tous les hommes.

L’homme n’eſt rien qu’autant qu’il a acquis. Ce ſont les plaiſirs & les peines comparés, c’eſt-à-dire, nos beſoins qui exercent nos facultés. Par conſéquent, c’eſt à eux que nous devons le bonheur