Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/82

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qu’elle croit plus loin. Deux arbres, par exemple, qui lui enverront des images de même étendue, ne lui paroîtront point égaux, ni à la même diſtance, ſi l’un ſe peint plus confuſément que l’autre : elle verra plus grand & plus loin celui où elle diſcernera moins de choſes. Une mouche encore lui paroîtra un oiſeau dans l’éloignement, ſi paſſant rapidement devant ſes yeux, elle ne laiſſe appercevoir qu’une image confuſe, ſemblable à celle d’un oiſeau éloigné.

Ces principes ſont connus de tout le monde, & la peinture les confirme. Un cheval qui occupe ſur la toile le même eſpace qu’un