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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/108

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XCIV
BIOGRAPHIE


que jour l’objet, décidèrent Condorcet, de très-bonne heure, à renoncer au grand monde. Le sacrifice ne dut pas lui coûter beaucoup, car dans l’éloge de Courtanvaux il avait défini ce tourbillon : la dissipation sans plaisir, la vanité sans motif, et l’oisiveté sans repos. En dehors de ses relations scientifiques, notre confrère ne fréquentait qu’un très-petit nombre de sociétés choisies, où, en contact avec les hommes éminents de l’époque, les jeunes gens apprenaient à discuter les questions les plus ardues, avec mesure, avec délicatesse, avec modestie. C’est dans une de ces réunions de famille que Condorcet rencontra, pour la première fois, en 1786, mademoiselle Sophie de Grouchy, nièce par sa mère de MM. Fréteau et Dupaty, présidents au Parlement. Comme tout le monde, notre confrère admira d’abord la rare beauté, les manières distinguées, l’esprit brillant et cultivé de cette jeune personne. Bientôt après, il découvrit que ces agréments s’alliaient au caractère le plus élevé, au cœur le plus droit, à une âme forte, à des sentiments inépuisables de charité. Condorcet devint alors vivement épris de mademoiselle de Grouchy et la de-