de l’esprit de parti et de les apprécier ; mais je
ferais injure à l’auditoire qui m’écoute si j’entreprenais
d’en donner ici l’analyse. Je l’avouerai,
toutefois, au milieu d’un torrent d’accusations
calomnieuses et absurdes, j’avais aperçu
une assertion tellement nette, tellement catégorique,
qu’en l’absence d’une dénégation également
formelle, que je ne trouvais nulle part,
le fait imputé à notre confrère m’inspirait un
véritable malaise. Grâce au respectable M. Cardot,
longtemps secrétaire de Condorcet, tous
les nuages ont disparu. Condorcet, disait le
pamphlétaire, fréquentait nuitamment la cour,
et surtout Monsieur, à l’instant même où il les
attaquait par ses écrits ; voici les noms des personnes
qui témoigneront de la réalité de ces
communications clandestines. « Oui ! oui ! s’est
écrié quand je l’ai consulté, le chef de notre
secrétariat ; oui, j’ai eu connaissance de cette
grave imputation ; mais je me souviens que,
toute vérification faite, il fut constaté que le
visiteur mystérieux était, non Condorcet, secrétaire perpétuel de l’Académie, mais le comte
d’Orsay, premier maréchal des logis dans la
maison de Monsieur, frère du roi. »
Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/122
Apparence
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CVIII
BIOGRAPHIE