chambres, en faisant disparaître les parchemins
qu’ils semblaient vouloir consulter pour composer
le personnel de leur sénat. L’artifice était
peut-être mesquin, puéril ; toutefois, cela n’autorisait pas un écrivain illustre, l’honneur de
notre littérature, à le présenter comme la cause
immédiate de l’abandon de plusieurs travaux
historiques, car ces travaux avaient entièrement
cessé une année auparavant, en 1791. Cela autorisait
encore moins un journal grave et d’une
date récente, à nous dire que, nouvel Omar,
Condorcet fit brûler les immenses travaux des congrégations savantes, car ces travaux ne furent
point brûlés ; car, le discours est là, notre
confrère n’avait absolument parlé que de titres,
que de diplômes nobiliaires ; car, enfin, et cet
argument moral est à mes yeux plus fort encore
que des faits positifs et des dates, il n’a jamais
pu exister une chambre française, produit du
monopole ou du droit commun, avec des élections
à un, à deux, à mille degrés, qui eût voulu
sanctionner par un vote unanime la proposition
barbare, anti-littéraire, anti-historique, anti-nationale, si légèrement attribuée à l’ancien
secrétaire de l’Académie.
Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/128
Apparence
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CXIV
BIOGRAPHIE